Quoi de neuf en matière de plastie abdominale qui s’appelle Tummy tuc en anglais ?

La plastie abdominale demeure une merveilleuse opération mais redoutable dans ses suites car il n’y a parfois pas moyen d’échapper à des petites complications, voire à des complications plus graves telle phlébite ou  embolies qui doivent être impérativement prévenues par un traitement anticoagulant pendant 15 jours après l’opération

1- Quelle est l’évolution récente des techniques en matière de plastie abdominale ?

Dans ma pratique personnelle j’ai modifié plusieurs détails techniques :

1. le premier est le dessin qui doit être impérativement pratiqué à l’intérieur d’un bikini que la patiente doit amener en salle d’opération pour être certain que la cicatrice deviendra à peine visible en post-opératoire ; de plus il faut penser à l’extension des cicatrices sur les côtés voire vers l’arrière, dans le cadre d’un body lift qui devient nécessaire s’il est patients ont maigri de plus de 50 kilos ce qui crée un excédent cutané circonférentiel ;
2. L’association d’une liposuction appuyée est très utile au niveau des flancs, de la région sus et sous ombilicale ; je fais également une résection au bistouri et aux ciseaux de la graisse qui constitue les paquets situés sous les seins, et au-dessus de l’ombilic ; j’obtiens ainsi un tapis sous-cutané plus homogène en procédant de cette sorte.
3. Je pratique un décollement extrêmement modéré sur les côtés du lambeau décollé  en soulevant simplement les tissus et en laissant les ligaments perforants, ce qui préserve la vascularisation et l’innervation des parois latérales du ventre- qui va ainsi devenir plus rapidement sensible, alors que sinon il met parfois plus de 18 mois à retrouver une sensibilité satisfaisante.
4. L’association de sonde à émission laser ou à ultra fréquence(BODYTITE), ou par plasma chauffé(RENUVION)  permettent de coaguler le derme en profondeur afin de rétracter les tissus mais ces techniques exposent à une fibrose sous-cutanée ; on n’est pas sûr que la distension cutanée ne va pas se répéter après plusieurs mois  après l’intervention ; ce procédé reste donc actuellement quasi expérimental.
5. La correction de l’écartement des muscles grand droits appelé encore diastasis ou la correction d’une éventuelle éventration constatée pendant l’opération est le point le plus important pendant cette intervention, car c’est cette réparation qui va permettre d’obtenir un ventre plat par réfection des barreaux musculaires de l’abdomen.

2- Comment limiter les complications post-opératoires un type d’infection où de nécrose ?

Il y a tout d’abord une nécessité de préparation à l’opération avec la préconisation d’un régime sans sucre pour éviter l’hyper glycémie péri opératoire génératrice d’infection : il faut de la même façon supprimer le tabac et l’alcool ainsi que le chocolat.

En post-opératoire la mobilisation doit être très précoce avec un lever le soir même de l’opération.

Pour éviter les lymphorrhées post-opératoires et la rupture des sutures du diastasis musculaire qui est parfois associé au problème  cutané, il est nécessaire de mettre en place une gaine de compression qui sera portée pendant un mois à 6 semaines en fonction des cas ; on voit donc qu’une grande coopération est nécessaire entre le patient et son chirurgien avec une bonne information et une possibilité de s’adapter à. des circonstances diverses et à chaque fois à une évolution qui est particulière en fonction de l’opération pratiquée.

3- Peut-on pratiquer d’autres gestes chirurgicaux associé pendant la même opération ?

Il est très à la mode et mêmes courant d’associer à la plastie abdominale d’autres opérations dans le cadre d’une silhouette plastie ; ces opérations sont très diverses :il peut s’agir d’un body lift, d’une plastie mammaire ou d’une augmentation mammaire, d’une mastopexie ou de chirurgie des contours des bras ou des cuisses ; ce qu’il faut comprendre c’est que toutes les opérations qui sont supérieures à 04h00 sur la table d’opération sont susceptibles de provoquer des risques notamment de phlébite malgré des bas pulsatiles qu(on peut trouver dans certains établissements et qui évitent la stase veineuse.

Il est très à la mode aux États-Unis de pratiquer des opérations de la tête aux pieds des patients qui s’appellent des « mummy make-over « mais cette tendance est un peu combattue car le risque de complications devient rédhibitoire ; il vaut mieux prévoir des séries d’interventions où l’on fait un ou 2 gestes à des étages différents, pour diminuer le poids de la cicatrisation post-opératoire et les difficultés de réinsertion après un geste chirurgical trop important et invasif.

4- Quelle est la place des transfusions post opératoires ?

Il est devenu exceptionnel qu’il faille réaliser une transfusion pour une simple plastie abdominale ; il fut un temps où nous avions développé l’auto transfusion c’est-à-dire que la patiente donnait son propre sang pour qu’il soit réutilisé en post-opératoire ; mais actuellement grâce à l’infiltration de lidocaïne adrénalinée et de substances qui diminuent le saignement pendant l’intervention, il n’y a plus guère de place à la transfusion pendant ou après l’intervention sauf dans les cas où il s’est produit à un hématome géant tu vas obliger à réopérer le patient en urgence !

Conclusion

La plastie abdominale a quand même beaucoup évolué sur le plan technique allant vers plus de simplicité et de sécurité grâce à l’analyse de toutes les complications qui ont été signalées dans la littérature pour cette opération extrêmement très demandée par les patient(e) qui  présentent un tablier abdominal ou un surplus inesthétique avec vergetures.

Dans certains cas on peut pratiquer des  opérations plus légères tels que des mini lifts abdominaux, mais les résultats ne sont pas aussi spectaculaires qu’une plastie abdominale bien faite dont la cicatrice mettra au maximum 2 ans pour disparaître ; d’où la grande appétence des patientes et des patients pour retrouver un ventre plus jeune plus agréable à porter dans la vie sociale personnelle  et sentimentale.