Les opérations de réduction mammaire sont-elles remboursées par la sécurité sociale?
Cette question est très fréquemment posées par les internautes et les patients; en effet on peut opposer deux situations extrêmement différentes:
1) l’hypertrophie massive imposant une résection de tissu glandulaire ou graisseux de plus de 300 g ou plus par côté;
Cette situation très fréquemment rencontrée est spécifiquement prise en charge par la Sécurité sociale en France; un des contrôles possibles est l’analyse par les laboratoires d’histologie des tissus mammaires enlevés pour dépistage d’un éventuel cancer; c’est leur habitude de peser la glande qu’ils reçoivent, ce qui fait force de certification quant au poids qui a été enlevé.
La raison principale de la prise en charge de ces opérations par la sécurité sociale est la gêne posturale invoquée ou apparente, les douleurs rachidiennes et l’inconfort au quotidien qui sont engendrés par une hypertrophie mammaire massive, celle-ci pouvant aller quant au poids excédentaire de 300 g à près de 2 kg par côté!
On parle alors de GIGANTOMASTIES.
Par contre la simple ptôse mammaire sans hypertrophie réelle, les asymétries mammaires modérées ne bénéficieront pas de prise en charge par la sécurité sociale
2) les asymétries mammaires très importantes justifiant la réduction d’un côté et un autre geste chirurgical controlatéral tel la mise en place d’un implant, lipofilling, ou plastie de concentration peuvent également être prises en charge; une demande d’entente préalable sera rédigée par le chirurgien, envoyée au centre de sécurité sociale; la patiente sera convoquée par les médecins de la sécurité sociale pour valider la prise en charge où la refuser.
3) les malformations mammaires à type de seins tubéreux, ou comportant des tumeurs bénignes palpables et visibles sur les radiographies, qu’il convient d’opérer pour les retirer, peuvent aussi être prise en charge par la sécurité sociale; le chirurgien opérateur devra documenter le dossier avec des photographies préopératoires pour pouvoir répondre de la bonne indication en cas de contrôle par la sécurité sociale de la véracité et de la complexité des faits.
4) les opérations réparatrices après des plasties mammaires qui se sont révélées défectueuses, ratées, ou comportant des cicatrices insupportables, peuvent également faire l’objet d’une demande d’entente préalable pour une démammo-mammoplastie, c’est-à-dire une intervention où le chirurgien défait ce qui a déjà été fait, pour obtenir une plus jolie forme des seins et une réparation des anomalies constatées.
En conclusion, le remboursement ou la prise en charge des opérations mammaires concernent les situations où il existe une gêne fonctionnelle prouvable, et pas du tout un ressenti de souci purement esthétique ou un inconfort plus intellectuel que fondé sur des anomalies aux conséquences physiques fâcheuses, comme celui d’anomalies vertébrales entraînées par une trop grosse poitrine qui conduit à des douleurs arthrosiques chroniques, sources de médications antalgiques qui au total reviendraient plus cher sur le long terme que la prise en charge d’une opération ponctuelle de réduction du poids à supporter au quotidien à l’étage mammaire.
