Est-ce qu’une rhinoplastie est une opération très sérieuse et importante ?

Est-ce qu’une rhinoplastie est une opération très sérieuse et importante ?

Une rhinoplastie et une opération chirurgicale qui vise à modifier la forme du nez mais également sa fonction au niveau respiratoire. On l’appelle alors une septorhinoplastie.

C’est une opération sérieuse à prendre avec beaucoup de précautions. Non pas tant parce qu’elle est grave au niveau de la santé mais elle implique des précautions :

  1. il faut une anesthésie générale avec un anesthésiste habitué à ce type d’opération car l’anesthésie locale est difficile à supporter, et plus risquée du fait que le chirurgien doit moduler la forme de votre nez, ce qui peut être long et inconfortable. Bouger pendant l’opération entraîne des risques de malfaçon.
  2.  L’anesthésie générale nécessaire impose une intubation avec un blocage des voies respiratoires pour éviter que du sang ne coule dans la trachée et les bronches avec risques de noyade peropératoire. Cela explique pourquoi cette opération doit se mener dans les règles de l’art et dans des conditions de sécurité maximales ; elle ne présente plus alors aucun risque majeur entre de bonnes mains.
  3. il s’agit d’une opération qui va modifier votre apparence. Dans ces conditions c’est toute votre vie qui va sans doute changer. D’autant que dans certains cas le chirurgien va pratiquer une profiloplastie, c’est-à-dire une modification simultanée de la forme de votre nez mais également de la projection exagérée ou insuffisante du menton.
  4. D’autres opérations associées sont possibles par exemple une opération des paupières, un rajeunissement par un lifting cervico-facial, où d’autres opérations corporelles. L’essentiel pour la sécurité du patient est que l’opération ne dépasse pas 4 heures d’anesthésie au total, limite au-delà de laquelle il peut exister des risques biologiques.
  5. il faut prendre aussi en considération un  élément capital qui est plus subtil: Le changement de votre apparence doit être soigneusement expliqué et évalué avant l’opération; en effet en cas d’insatisfaction l’opération n’est pas réversible comme l’implantation de prothèse mammaire par exemple; bien sûr la retouche fait partie intégrante de la palette du chirurgien esthétique, mais réopérer est toujours un problème et surtout cela ne peut pas se faire immédiatement. Entre l’opération initiale et la retouche il faut attendre au mieux 1 an, parfois une retouche est possible au bout de 6 mois en cas de grave malfaçon.

Quelles sont les possibilités d’explications et d’informations avant une opération ?

Avant l’opération le chirurgien doit évaluer les différentes possibilités de l’amélioration a apporter à votre nez.

1) une étude générale de votre apparence de face et de profil.

2) la pratique de photographies préopératoires qui pourront être retouchées sur des photocopies ou sur un calque.

3) la pratique de simulation par ordinateur avec modification du profil du nez et du menton grâce à des logiciels informatiques spécialisés.

4) le chirurgien va particulièrement examiner la structure osseuse de votre nez que l’on appelle les os propres. Grâce à un scanner il va être également vérifier s’il existe une déviation de cloison en profondeur.

5) il va aussi porter son attention sur les structures cartilagineuse de votre nez : Les cartilage triangulaire qui se trouve en plein milieu de votre nez sur les côtés, puis sur les cartilages de l’aile du nez, mais également au niveau de la pointe de votre nez qui peut être élargie asymétrique protubérant ou présenter une fente ou une déviation asymétrique.

6) il va examiner à l’intérieur de votre bouche comment se placent les dents et s’il existe une anomalie de l’articulé dentaire.

7) une attention très particulière sera portée su le profil psychologique de la ou du futur opéré ; une maturité affective, profonde, est indispensable ; chez l’adolescent(e), un consensus familial devra être trouvé ; hors de question d’opérer une adolescente très complexée sans en avertir les parents et confronter les désirs et les réalités.

 

C’est à la suite de cet examen clinique radiologique et photographiques qu’un plan très précis pourra vous être proposée est livré à votre attention et correction éventuelle.

Un élément fondamental à bien comprendre et que ce plan chirurgical ne donne pas la certitude de le réaliser à 100 % au moment de l’opération puis au moment de la cicatrisation interne.

En effet les processus de cicatrisation interne vont prendre plusieurs mois ; ils peuvent entraîner au niveau de l’os des petites irrégularités du fait de la formation d’un cal osseux consécutif à la fracture nécessaire des os propres pour les rapprocher ou les rectifier.

Au niveau cartilagineux il existe des possibilités de résorption ou d’hyper croissance postopératoire qui dépend de chaque individu.

Personnellement je réalise mess rhinoplastie en refaisant une arête destinée à donner un toit au nouveau nez. Cette nouvelle arête est sculptée avec un fragment osseux et cartilagineux qui peut dans de rares cas, se résorber.

Une correction secondaire peut-être alors nécessaire. Ces anomalies conduisant une retouche représentent moins de 5 % de mes cas opérés.

Enfin de d’opération, le nez est stabilisé par des steristrips externes recouvert pour ma part par un petit plâtre en trois épaisseurs que je peux modeler, à l’inverse des attelles plastiques ou métalliques toutes faites ; le plâtre est facile à retirer au 7e jour postopératoire ; c’est à ce moment que vous allez découvrir votre nouveau nez ;

Détail important de la technique, je ne pratique pas l’incision (à mon avis trop visible) trans-columellaire, qui est bien aimée de la jeune génération de chirurgiens rhino plasticiens. Je préfère pencher la tête pendant l’opération et opérer au travers des narines par les voies naturelles sans aucune cicatrice visible. 

Un dernier détail est important : De nouvelles techniques de rhinoplastie sont apparus depuis 15 ans environ :

1) l’utilisation de l’endoscopie per opératoire pour voir à l’intérieur du nez les structures osseuses et cartilagineuse agrandies a été un grand progrès que j’ai initié dans les années 1990.

2) l’utilisation des ultrasons pour inciser les os à l’aide d’une sonde  spéciale pour éviter les petits ostéotomes et  frapper à coups de marteau pour tailler semblait représenter un progrès; mais personnellement je n’aime pas cette technique parce qu’elle détruit de l’os en le chauffant et qu’elle permet plus difficilement d’ exploiter ce qu’on a enlevé pour sculpter un nez de la façon la plus élégante et naturelle possible.

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