Est-ce que l’opération de rhinoplastie est douloureuse?

Est-ce que l’opération de rhinoplastie est douloureuse?

Il faut distinguer 2 types de rhinoplasties :

A) la rhinoplastie médicale

Les rhinoplasties médicales se font en général au cabinet du chirurgien ou du médecin esthétique ; elles  ne sont pas très douloureuses; en effet il s’agit de modifier la forme du nez par des piqûres faites soit par l’extérieur soit par l’intérieur du nez ; on injecte un produit dense ,en général à base d’acide hyaluronique, pour étoffer augmenter ou régulariser une arête nasale ou toute autre partie du nez; actuellement les seringues d’acide hyaluronique utilisables dans le commerce, destinées à cet effet de rhinoplastie médicale, comportent  un gel d’acide hyaluronique assez cohérent qui persister environ 18 mois en moyenne; il contient de plus un peu de lidocaïne qui est un anesthésiant, ce qui permet des injections assez peu douloureuses; chez les patientes extrêmement craintifs, on peut même utiliser une crème anesthésiante appliquée sur la peau, pour diminuer l’impact de la douleur lorsque l’aiguille traverse le plan cutané.

 

Ces rhinoplasties médicales ont pris un très grand essor pour deux raisons :

1) simuler ce qui pourrait être un bon résultat de rhinoplastie chirurgicale, et donner à voir aux patients quelles seront ses réactions psychologiques face à cette modification qui n’est pas définitive.

2) corriger les petites imperfections qui peuvent survenir après une rhinoplastie chirurgicale, en évitant une retouche chirurgicale trop important et onéreuse.

Il va sans dire que c’est rhinoplastie médicale coûte beaucoup moins cher qu’une rhinoplastie chirurgicale, mais elles n’ont pas l’avantage de la permanence dans le temps. Néanmoins cela peut-être très utile chez des patients qui doutent de l’opportunité de l’opération dans leur cas ; cela apporte une tranquillité et une sécurité dans le suivi du patient pour le chirurgien, car la patiente n’est pas confrontée à des actes opératoires majeurs et difficilement réversibles.

B) la rhinoplastie chirurgicale et en général peu douloureuse ;

Certaines patientes se plaignent de maux de crâne ; mais c’est surtout l’impossibilité de respirer par le nez en postopératoire immédiat qui peut les angoisser ;

Cela est lié au fait que le chirurgien doit mettre en place les mèches à l’intérieur du nez pour retapisser la muqueuse en bonne place position, certaines patientes signalent que la présence de ces mèches le provoque une douleur de type sinusite.  Mais elles sont fort utiles pendant 24 heures…

Ces mèches qui sont faites d’un matériau à base d’algues, dans lequel le sang et le mucus va se concentrer, seront retirés le lendemain matin après l’opération. L’ablation va libérer la respiration par le nez et entraîner la disparition des douleurs de type sinusite. Le fait de porter un plâtre sur le nez n’est pas particulièrement douloureux, sauf quand un petit coin de plâtre vient irriter la conjonctive ; il faudra alors retirer ce petit coin et la douleur disparaîtra.

Les incisions endonasales ne sont pas douloureuses ; on utilise des fils résorbables à l’intérieur du nez ce qui évitera l’angoisse et les douleurs de l’ablation des fils en postopératoire.

La remise en place d’une bosse nasal au-devant du menton se fait par l’intérieur de la bouche, dans le sillon gingivo-labial. À part un petit sentiment de tension, les patientes que j’ai opéré de la sorte ne m’ont pas signalé de douleur particulière.

Et si des douleurs apparaissent quand même ?

Dans ce cas il faut suspecter une complication. La liste de ces complications est longue mais elles apparaissent rarement.

1) une effraction de lame osseuse ethmoïdale au plafond des fosses nasales avec issue de liquide clair céphalo-rachidien est possible si les ostéotomies ne se sont pas arrêtées au niveau des os propres mais ont pénétré à la base du cerveau ; d’où cette issue de liquide clair en permanence ; il faut alors prévoir des antibiotiques et des médicaments antidouleur ainsi qu’un méchage à l’intérieur du nez ; cette complication guérit spontanément en quelques jours.

2) des hématomes orbitaires très importants peuvent survenir chez des patients qui ont une fragilité capillaire ; il peut même se produire ce que l’on appelle un chémosis, c’est-à-dire un aspect rouge des conjonctives ; un traitement inflammatoire et des gouttes dans les yeux et dans le nez favoriseront le retour à la normale en une quinzaine de jours environ.

3) une infection postopératoire peut survenir, extrêmement rarement : Il existe des douleurs localisées, une rougeur de la peau au niveau du pourtour du plâtre, un gonflement important du visage, au moins au pourtour du nez, et de la fièvre ; devant ce tableau alarmant il est urgent danger le plâtre pour vérifier ce qui se passe, prescrire des antibiotiques puissants, dégager l’intérieur du nez en enlevant les mèches au plus vite.

 

Finalement l’opération de rhinoplastie qu’elle soit médicale ou chirurgicale n’est pas très douloureuse ; ce n’est pas cela qui va faire reculer un patient complexé par la forme de son nez; le plus difficile à supporter est peut-être d’origine psychologique: Un patient est insuffisamment informé anxieux et qui va regretter le geste médical ou chirurgical qui vient d’être pratiqué peut invoquer une douleur de type psychosomatique…

Dans ces conditions, il est clair que l’évaluation psychologique préopératoire a été insuffisante ; d’où ce conseil très important : les questions que vous devrez vous poser avant l’opération :

  1. Suis-je vraiment en désir de modifier mon apparence ? 
  2. puis-je vraiment me fier au chirurgien qui va m’opérer ? 

 

C’est en cela que l’approche préopératoire du chirurgien est fondamentale :

  1. par les informations préopératoires qu’il va délivrer ;
  2. par les photos et simulations informatiques que les progrès techniques permettent ;
  3. par la possibilité de faire une rhinoplastie médicale d’essai dont l’effet transitoire sera finalement le plus déterminant pour décider d’une opération chirurgicale.

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